Royaume-Uni : de nouveaux horizons

De l’avis général, le processus lié au Brexit ne se déroule pas très bien pour le Royaume-Uni. Alors que les perspectives de l’économie mondiale se sont améliorées depuis l’été 2016 (date du référendum britannique sur l’adhésion à l’Union européenne), la croissance du PIB britannique a au contraire eu tendance à baisser. L’effet de marginalisation que suscite l’incertitude liée au Brexit est sans doute au cœur de cette sous-performance. 

Cependant, il est trop facile de sombrer dans la dépression en ce qui concerne les perspectives du Royaume-Uni hors de l’UE. La politique mondiale s’apprécie sur le long terme, et l’incertitude liée au Brexit finira par se dissiper. »

L’économie britannique se classe au 5ème rang mondial

À un peu moins de 3 000 milliards de dollars, l’économie britannique peut sembler modeste face aux États-Unis (20 000 milliards) et à la Chine (14 000 milliards), mais elle se classe toujours au cinquième rang mondial. Et sur le plan politique, le pays est certainement en mesure de jouer dans la cour des grands. Le Royaume-Uni est un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, abrite l’un des plus grands centres financiers internationaux, possède l’une des cinq plus grandes monnaies mondiales et entretient des relations politiques et commerciales solides et étendues avec les pays du Commonwealth anciens et existants. Pour un pays qui cherche à reformuler son rôle à l’échelle mondiale, c’est plutôt un bon point de départ.

La stratégie mondiale post-Brexit du Royaume-Uni semble s’articuler autour de la négociation d’accords bilatéraux d’accès aux marchés avec ses partenaires commerciaux les plus importants. L’évolution de cette stratégie dépendra largement de ses relations post-Brexit avec l’UE. 

La montée du populisme représente une menace à long terme pour l’euro et la structure même de l’UE qui, d’une certaine manière, n’en est encore qu’à ses débuts. L’émergence des partis populistes Cinq Étoiles et Ligue du Nord en tant qu’acteurs politiques dominants en Italie n’est que la manifestation la plus récente de cette tendance.

Dans le cas du Brexit, les décideurs politiques de l’UE peuvent réagir à l’insécurité en cherchant à punir les pays qui choisissent de quitter l’Union. S’ils parviennent à isoler le Royaume-Uni, cela ne fera qu’inciter le pays à renforcer ses liens politiques et économiques avec les deux superpuissances mondiales : les États-Unis et la Chine.  

Nouveaux accords et partenariats ?

On parle beaucoup d’un accord commercial de grande envergure entre le Royaume-Uni et les États-Unis, mais cela va à l’encontre du protectionnisme prôné par Trump. Le virage de la Chine dans la direction opposée (vers une adoption des principes du commerce mondial) laisse entendre que les perspectives du Royaume-Uni pourraient moins dépendre de sa « relation spéciale » transatlantique historique que de nouveaux partenariats avec l’Extrême-Orient. 

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