La loi du 20 novembre 2022 (M.B. 30 novembre 2022) a modifié les délais d’imposition en matière d’impôt sur les revenus. Ces délais ont été allongés permettant à l’administration, dans certaines hypothèses, d’enrôler l’impôt jusqu’à 10 ans à compter du 1er janvier de l’année qui désigne l’exercice d’imposition. Dans les situations concernées, les revenus 2023 pourraient ainsi être enrôlés jusqu’au 31 décembre 2034.
Quels sont les nouveaux délais d’imposition ?
Le délai d’imposition est porté à 4 ans à partir du 1er janvier de l’exercice d’imposition lorsque le contribuable a omis de déposer sa déclaration ou l’a remise tardivement. Le délai s’élevait anciennement à 3 ans.
Ce délai est porté à 6 ans, notamment lorsque la déclaration contient l’imputation de la quotité forfaitaire d’impôt étranger (il s’agit d’un crédit d’impôt pouvant être obtenu lorsque le contribuable a recueilli des dividendes distribués par des sociétés françaises ; notons que la nouvelle convention préventive de la double imposition conclue entre la Belgique et la France ne permettra plus de solliciter la QFIE lorsqu’elle sera entrée en vigueur).
Ce délai d’imposition est même porté à 10 ans lorsque la déclaration est dite « complexe ».
En quoi consiste une déclaration complexe ? La loi ne donne aucune définition de ce type de déclaration, mais qualifie de complexe une déclaration qui :
Enfin, en cas de fraude, c’est-à-dire d’infraction aux dispositions fiscales dans une intention frauduleuse ou à dessein de nuire, le délai d’imposition est porté de 7 ans à 10 ans.
Ces nouveaux délais d’imposition sont applicables à partir du 1er janvier 2023.
Les exercices d’imposition antérieurs au 1er janvier 2023 restent régis par les anciennes dispositions. L’administration ne pourra pas faire état d’un délai d’imposition de 10 ans en cas de fraude, ni du délai de 6 ans si un particulier avait sollicité l’imputation de la QFIE dans sa déclaration.
La législation fiscale est sujette à des changements continus, parfois rétroactifs, et peut entraîner des impôts supplémentaires, des intérêts ou des pénalités. Cet article ne constitue pas un conseil fiscal. Le traitement fiscal de chaque opération est spécifique à la situation personnelle de chaque individu. Les informations fournies dans cet article sont de nature générale. Il ne remplace pas des conseils spécifiques à votre propre situation. Il vous est recommandé d'obtenir des conseils spécifiques auprès de professionnels agrée avant d'entreprendre toute action ou de vous abstenir d'agir.