La surenchère verbale a cédé la place aux sanctions. L’administration Trump a en effet annoncé l’imposition d’une taxe douanière de 25 % sur 50 milliards de dollars d’importations chinoises. La Chine a immédiatement contre-attaqué avec une taxation sur 34 milliards de dollars d’importations agricoles américaines. Provoquant en retour une nouvelle réaction américaine avec des droits de douane de 10 % sur 200 milliards d’importations chinoises.
Bref, la surenchère verbale a fait place à une véritable escalade des droits de douane. Les plus pessimistes pensent que la guerre commerciale a démarré et que la croissance mondiale va en souffrir. Majoritaires pour le moment, les optimistes pensent que Donald Trump met la pression au maximum car dans son esprit : bien négocier, c’est d’abord être en position de force. En clair, selon eux, Donald Trump sait qu’il ne va pas réduire d’un coup de baguette magique le déficit commercial américain avec la Chine. En revanche, il envoie un message clair (« je respecte mes promesses ») aux électeurs américains avant les élections de novembre 2018.
En attendant, si les marchés financiers n’ont pas cédé à la panique, ils restent nerveux. Preuve en est, la volatilité a grimpé sur les marchés même si elle reste à des niveaux historiquement bas.
Donald Trump reste insaisissable. Le jour J, il est votre allié, et le jour J + 1, il vous attaque. Les dirigeants politiques japonais, chinois ou européens peuvent en témoigner. Sachant qu’il est capable de tout et son contraire, les investisseurs jouent la carte de la prudence. D’ailleurs, hormis le métal jaune, les valeurs refuges étaient en hausse à l’annonce de ces représailles commerciales.