L'horizon immédiat
L'horizon immédiat est en grande partie influencé par l'actualité (élections, conflits, mesures des pouvoirs publics) et est à l'origine des fluctuations à court terme sur les marchés. Il est toutefois important de ne pas oublier que l'horizon immédiat ne se situe pas uniquement dans les mois à venir, mais aussi dans les mois qui suivront les événements qui se produisent au quotidien.
A titre d'exemple uniquement
L'horizon cyclique
L'horizon cyclique tend à capter l'impact des décisions politiques antérieures des autorités et des banques centrales, ainsi que celui des attentes concernant ces décisions. Il s'agit de facteurs comme l'effet de l'évolution des taux d'intérêt sur l'inflation et la croissance, ou de la fiscalité et des dépenses publiques. Cet horizon est idéal pour orienter tactiquement les portefeuilles.
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L'horizon structurel
L'horizon structurel correspond au temps nécessaire aux marchés pour s'adapter aux tendances à long terme comme la durabilité et la transition énergétique, l'évolution démographique (dont le vieillissement de la population), les innovations technologiques, etc. Les marchés peuvent s'adapter rapidement à ces tendances, comme on a pu le voir en 2023 avec ChatGPT et l'IA, ou avec le point d'inflexion démographique de la Chine. Toutefois, ce processus prend généralement de nombreuses années. Cet horizon temporel est souvent propice à l'investissement thématique, qui se déploie sur de longues périodes.
A titre d'exemple uniquement
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Positionnement tactique
N = pondération neutre de la classe d'actifs par rapport à l'actif stratégique (à long-terme).
États-Unis | Le poids de la pesanteur
L'économie américaine défie les lois de la gravitation depuis un certain temps, avec une forte croissance et une inflation élevée. Cette situation est en train de changer et nous pensons que ces deux tendances vont sans doute se normaliser. Sous l'effet conjugué de la hausse des taux d'intérêt et d'un meilleur fonctionnement des chaînes d'approvisionnement, l'inflation n'a cessé de reculer au cours de l'année écoulée, mais tout en restant relativement élevée. Cependant l'économie a fait preuve d'une résilience surprenante. Le marché de l'emploi américain a toutefois amorcé un repli et l'activité manufacturière se contracte depuis un an. Quant au secteur des services, sa croissance reste marginale. Ce point est important car les services ont permis à la croissance américaine de devancer celle des autres grandes régions. Compte tenu de la croissance des services aux États-Unis et de certains changements structurels à long terme au sein de l'économie (comme la fragmentation des chaînes d'approvisionnement), il est peu probable que la Réserve fédérale américaine (Fed) atteigne son objectif d'inflation de 2 % l'an prochain. Une stabilisation entre 2 et 3 % est plus vraisemblable, un niveau nettement inférieur aux 9-10 % enregistrés il y a un an.
À l'instar des autres grandes banques centrales occidentales, les taux de la Fed sont au plus haut. Pour maintenir une pression baissière sur l'inflation, nous pensons qu'elle maintiendra ses taux à un niveau élevé au cours des prochains mois avant de les réduire à partir de la mi-2024 pour soutenir la croissance.
En conséquence, un certain fléchissement du dollar est à prévoir lorsque la Fed commencera à réduire ses taux, ainsi que sous l'effet d'autres paramètres fondamentaux comme la surévaluation de la monnaie et les déficits budgétaires et commerciaux. Toutefois, dans la mesure où d'autres banques centrales sont elles aussi susceptibles d'abaisser leurs taux, les risques de baisse pour le dollar pourraient être limités.
La campagne en vue des élections américaines de novembre 2024 commencera véritablement en début d'année, et nous pensons qu'elle pourrait susciter des remous sur les marchés. Les électeurs placent souvent l'économie en tête de leurs préoccupations, de sorte qu'il faut s'attendre à ce que ce sujet suscite de vifs débats entre les candidats. Bien que cette situation puisse avoir des répercussions à court terme sur les marchés, il est important de la considérer comme une simple agitation à court terme qui finira vraisemblablement par se dissiper. Bien que les candidats soient susceptibles de promettre des réductions d'impôts (comme Trump l'avait fait à son arrivée à la présidence, ce qui avait entraîné une forte hausse des actions), le plafond de la dette américaine pourrait venir jouer les trouble-fêtes.
Taux directeurs des banques centrales (%)
Source : Recherche interne, Fed, BoE, BCE.
Zone euro | Légère récession avant reprise
La zone euro traverse actuellement une légère récession technique. L'activité manufacturière se contracte depuis début 2023, tandis que les services ont commencé à ralentir de manière plus visible ces derniers mois. La baisse de l'inflation s'est toutefois poursuivie au-delà des prévisions récemment, suscitant des spéculations quant à la date à laquelle la Banque centrale européenne (BCE) pourrait commencer à réduire ses taux. Selon nous, la BCE maintiendra ses taux pendant la première partie de 2024, avant de commencer à les abaisser pour stimuler la croissance à partir du milieu de l'année.
Une reprise modérée semble donc probable au second semestre 2024. D'ici là, le bras de fer entre l'euro et le dollar se poursuivra. Lorsque la Fed commencera à réduire ses taux, il est possible que l'euro regagne du terrain.
Indices PMI des directeurs d'achats (>50 = expansion ; <50 = récession)
Source : Recherche interne, Refinitiv.
Royaume-Uni : rattrapage de l'inflation
La hausse rapide des taux d'intérêt a attisé la volatilité des marchés financiers britanniques, et des craintes se font jour quant à la possibilité que l'économie britannique marque bientôt le pas, voire entre en légère récession. Le Royaume-Uni a flirté avec cette situation durant la majeure partie de 2023, affichant une croissance trimestrielle quasi nulle tout au long de l'année. Le secteur des services a relativement bien résisté au premier semestre 2023, ce qui a permis de compenser la faiblesse de l'activité manufacturière. Mais maintenant que l'activité des services ralentit, une récession se profile, malgré les efforts déployés dans le cadre du budget d'automne pour atténuer ce risque.
La hausse des taux pèse sur l'économie tandis que l'inflation, qui s'est révélée nettement plus tenace qu'aux États-Unis et dans la zone euro, recule à présent de manière plus marquée. Bien qu'elle se maintienne au-delà de l'objectif de 2 %, la pression en faveur de la croissance de l'économie l'emportera vraisemblablement sur la volonté d'atteindre cet objectif. De ce fait, nous pensons que la Banque d'Angleterre laissera ses taux inchangés pour l'heure avant de les abaisser à partir de la mi-2024 dans le but de relancer la croissance. Une légère reprise pourrait voir le jour au cours de l'été.
Contrairement aux élections présidentielles américaines, nul ne connaît encore la date exacte des élections législatives britanniques. Certains commentateurs estiment que les récentes baisses d'impôts annoncées dans le budget d'automne laissent présager des élections au printemps ou à l'été, mais pour l'heure, seul l'avenir le dira. Si le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, avance la date (la date limite officielle étant fixée à janvier 2025), on peut s'attendre à ce qu'une certaine agitation règne sur les marchés à court terme dans la mesure où la croissance économique sera l'un des principaux chevaux de bataille entre les partis. Mais il ne faut pas oublier que les promesses de campagne ne sont pas toujours suivies d'effet. Par conséquent, même si les élections sont susceptibles de faire réagir les marchés à court terme, nous restons attentifs aux risques et raisonnons en termes de scénarios compte tenu de la nature imprévisible de ces événements.
Taux d'inflation (% an)
Source: Recherche interne, Refinitiv.
Chine | Une question de relance
La reprise de l'économie chinoise post-Covid ne s'est pas concrétisée à la hauteur des attentes initiales des marchés. Au contraire, la Chine traverse une crise immobilière, souffre d'un manque de confiance des consommateurs et affiche une inflation inférieure à l'objectif fixé. Compte tenu des vents contraires auxquels la Chine est confrontée sur son territoire et à l'étranger, nous pensons que le rythme de la croissance chinoise sera inférieur, dans les années à venir, à la moyenne enregistrée ces dix dernières années. Pour redresser la situation, de nouvelles mesures de relance sont nécessaires et attendues. La question clé est de savoir dans quelle mesure elles seront décisives. Guère, selon nous.
Les taux directeurs chinois (il y en a plusieurs) se situent dans une fourchette de 2 à 4 %, de sorte que la Banque populaire de Chine jouit indéniablement d'une certaine marge de manœuvre pour réduire ses taux dans la mesure où l'inflation est inférieure à l'objectif fixé. Stimuler la demande intérieure, et par là même la croissance économique, est primordial, en particulier dans un contexte où la demande mondiale à l'exportation reste atone.
Il est peu probable que le recul de la demande à l'exportation ne soit qu'une conséquence à court terme du Covid. Un nombre croissant de pays et de groupements économiques vont commencer à privilégier une gestion locale des secteurs et des technologies clés, réduisant ainsi leur dépendance à l'égard de la production chinoise. Les investissements directs étrangers ne cessent de diminuer et sont aujourd'hui à leur plus bas niveau depuis le début des années 1990. Si l'on ajoute à cela le vieillissement de la population et la contraction de la main-d'œuvre, la Chine ne peut pas se contenter de réduire ses taux d'intérêt pour inverser une telle tendance à long terme.
Il faut également tenir compte d'un autre facteur, celui des élections prévues à Taïwan en janvier, qui ajoutent un degré d'incertitude supplémentaire dans la mesure où la course semble relativement ouverte. L'actuel parti au pouvoir, le Parti démocrate progressiste (PDP), privilégie le renforcement de l'identité taïwanaise, tandis que les partis d'opposition entendent renouer le dialogue avec la Chine. Avec deux conflits en cours, les tensions accrues entre la Chine et Taïwan (et potentiellement les États-Unis) pourraient intensifier la volatilité des marchés. Toutefois, on constate également que certains événements géopolitiques n'ont qu'un impact limité, voire inexistant, sur les marchés. C'est pourquoi nous estimons que la diversification des portefeuilles (et une bonne dose d'humilité et d'ouverture d'esprit) constitue la meilleure défense, plutôt que de tenter de prédire de tels résultats.
Investissements directs étrangers nets de la Chine en % du PIB
Source : Banque Mondiale
Japon | Tous les regards se portent sur la Banque du Japon
Alors que l'Occident a relevé ses taux aux niveaux antérieurs à la crise financière mondiale pour lutter contre les pressions inflationnistes, le Japon a probablement accueilli avec enthousiasme les pressions sur les prix après la période de déflation traversée durant la pandémie (et à plusieurs reprises auparavant). Malgré un taux d'inflation toujours supérieur à l'objectif de 2 %, la Banque du Japon (BdJ) a maintenu toute l'année ses taux d'intérêt en territoire négatif (comme elle le fait depuis 2016).
À présent, le marché attend de la BdJ qu'elle normalise enfin ses taux et les ramène en territoire positif courant 2024, très probablement à zéro ou légèrement au-dessus. Toutefois, avant tout relèvement, nous pensons que la BdJ mettra fin à sa politique de contrôle de la courbe des taux, une politique menée pour maintenir le rendement des obligations à 10 ans sous la barre des 1 %. La BdJ pourrait se retrouver décalée en relevant ses taux d'intérêt au moment où d'autres banques centrales les abaissent, créant ainsi des difficultés pour l'économie japonaise. Cela pourrait également raffermir le yen, ce qui a toujours eu un effet négatif sur la croissance des bénéfices au Japon.
Stratégie d'investissement
Daniele Antonucci
Co-Head of Investment & Chief Investment Officer
Nicolas Sopel
Head of Macro Research & Chief Strategist, Luxembourg
Robert Greil
Chief Strategist, Germany
Henrik Drusebjerg
Head of Nordic Investment Strategy
Pinaki Das
Head of Thematic Research
Marc Eeckhout
Client Investment Specialist
Allocation d'actifs et recherche sur les classes d'actifs
Thomas Bilbé
Head of Asset Allocation
Lionel Balle
Head of Fixed Income Strategy
Marc Decker
Co-Head of Direct Equities
Joost Van Beek
Co-Head of Direct Equities
Paul Linssen
Head of Fund Solutions
Raphael Drescher
Head of Alternatives
Dennis Jung
Asset Allocation Strategist
Adam Lavelle
Asset Allocation Strategist
Gestion de portefeuille
Warren Hastings
Co-Head of Investment & Head of Portfolio Management
Cyrique Bourbon
Head of Portfolio Construction
Jean-François Jacquet
Portfolio Construction Strategist
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